Ce que je déteste le plus en clientèle, c'est de manger seul au resto. Pourtant, ce soir là, même seul, j'étais face à un bras de l'Erdre, c'était la pleine lune, ciel complètement dégagé et les reflets de la ville sur l'eau m'ont inspirés ça :
Des colonnes scintillantes s'élèvent au firmament
Où brille l'écho troublant de rêves, s'évaporant.
Les sens ont changé au clair levant d'un croissant
Et sombre la raison quittant un corps changeant
Etincellants regards, vassaux de cette lune,
Les étoiles sans fards se moquent de sa peau brune.
S'immisce lentement le noir poison dans les veines
Abattant chaque bastion d'une langueur malsaine.
Chaque instant soudoie un corps déjà déclinant
Cédant sans choix à une mort d'humain défendant.
Au crissement des chairs torturées, résistant
Par des os excroissant et des crocs grandissants.
Le règne animal s'accapare de territoires
Jadis civilisés même sous l'astre blafard
Aux instinct répondant corps et actes ce soir
Et l'âme muette resta tapis, dans le noir...